J. Dowland, G. Caccini, P. Guédron
Les décennies précédant et suivant 1600 témoignent d'une évolution similaire dans plusieurs pays européens : si le XVIe siècle était dominé par le chant polyphonique, le chant soliste avec accompagnement instrumental prend une place plus importante au début du nouveau siècle.
En France, l'éditeur musical Pierre Ballard publie un grand nombre de recueils d'airs de cour, dont les paroles projettent souvent le thème de l'amour dans un univers mythologique arcadien. En Angleterre, John Dowland, héritier de l'école de luth élisabéthaine et l'un des plus grands luthistes de tous les temps, publie plusieurs recueils de lute-songs, aujourd'hui célèbres pour leur profonde expression de la mélancolie. En Italie, les compositeurs comme Giulio Caccini cherchent de nouvelles formes d'expression individualisée de toutes sortes d'émotions humaines, inventant de nouveaux genres comme le madrigal solo, mais aussi des formes plus grandes comme l'opéra.Partout, le luth ou ses dérivés accompagnent ces chants.
Robert Dowland, fils du célèbre luthiste John Dowland, publie en 1610 A Musicall Banquet, un recueil contenant des lute-songs en anglais de son père et d’autres, des Airs de cour en français de Pierre Guédron, des air en italien de Giulio Caccini et d’autres, ainsi que quelques air en espagnol. Ce recueil a inspiré Céline Scheen et André Henrich pour créer un programme reflétant la richesse et la diversité du chant soliste européen au début du XVIIe siècle.